LA PASSION DES INDIENS
CHEZ MICHEL PIQUEMAL
ECRIVAIN POUR LA JEUNESSE
ET CONFERENCIER
Depuis 25 ans, Michel Piquemal se passionne pour le monde des
Amérindiens et notamment pour la civilisation des Indiens des Plaines.
Il a rédigé pour toutes les tranches d’âges (de l’école primaire aux
adultes) de très nombreux ouvrages, touchant aux domaines de la
fiction, de la biographie et du documentaire.
Bibliographie sélective :
Ouvrages documentaires :
Paroles indiennes, Ed. Albin Michel (1993)
- Paroles aztèques, Ed. Albin Michel (1999)
- Indiens, indiennes, Ed. Nathan, coll Superscope (2000)
Les Indiens des plaines d’Amérique, collection La vie des enfants, Le Sorbier (2001)
Le dico des Indiens, Ed. De Lamartinière (2003)
Romans et premiers romans :
Samani l’indien solitaire, Ed. Messidor La Farandole (1987)
Le pionnier du Nouveau-Monde, Ed. Milan Poche (1988)
Petit Nuage, Ed. Casterman (1995)
Histoires d’indiens, Ed. Sédrap (1999)
- Plume Rouge, Nathan (2003)
Sagesse Indienne, Vuibert,octobre 2016
anthologie pour adulte de beaux de textes de spiritualité amérindienne
Albums :
Tokala l’indien, cheval, Milan (2004)
Dauphins, princes de la mer, Père Castor Flammarion (2006)
La revanche de Feuille-de-vent, Hatier, 2012 Une nouvelle aventure de Feuille-de-vent dans la série
des Petits Cheyennes
Biographie romancée :
Moi Sitting Bull, Ed. Albin Michel (1995) et en édition poche Milan (2002)
- Série pour les tout-petits :
- Tornade, l’ami cheyenne, Albin Michel (2003)
Tornade, le pays des loups, Albin Michel (2003)
- Tornade, le pari impossible, Albin Michel (2003)
Les trois plumes, Série Petits cheyennes, Hatier, mars 2010
Une aventure de trois petits héros indiens à l’intention des 5-7 ans.
La fête de l’aigle, Série Petits cheyennes, Hatier, mars 2010
Une aventure de trois petits héros indiens à l’intention des 5-7 ans.
Les mustangs ont disparu, Série Petits cheyennes, Hatier, mars 2010
Une aventure de trois petits héros indiens à l’intention des 5-7 ans.
Les champions de la pêche, Série Petits cheyennes, Hatier, mars 2010
Une aventure de trois petits héros indiens à l’intention des 5-7 ans.
La colère du Papatopiti, Sédrap, 2011
Première lecture humoristique dans le monde amérindien.
Ouvrage collectif :
- Histoires de cow-boys et Indiens, album, Milan (2006)
Préface :
- Les Amérindiens, de Larry J. Zimmerman, Albin Michel (1996)
Théâtre :
Spectacle jeune public :
- Petit indien qui n’a plus de nom
(Location du spectacle auprès de la compagnie La Loue : O468329397)
(Téléchargez le flyer du spectacle en PDF)
Contes indiens des peuples Apache, Cheyenne, Iroquois...,
Ed. De La Martinière Jeunesse, octobre 2007, 14€
Un recueil illustré et cartonné comprenant onze contes venus de la grande tradition
des Indiens d’Amérique du Nord.
Le serpent de neige,série Petits Cheyennes, Hatier, janv 2013
Une nouvelle aventure de nos héros en pays indien
L'affreux géant Wendigo, série Petits Cheyennes,
Hatier Jeunesse, février 2015
Une aventure de trois petits indiens à l'intention des 5-7 ans
Le triomphe de feuille de vent, petits cheyennes,
Ed Hatier, 2016
une nouvelle aventure de nos petits cheyennes, première lecture
Moi, Sitting Bull,
nouvelle édition, Tertium, 2016
Réédition en format poche de la biographie du grand chef (cycle 3 et collège)
Frère ami
, Edition Ruedumonde, 2019
Roman pour les 8-12 ans sur les thématiques de la fratrie et des indiens
Contes Indiens... du petit peuple du ciel,
Tertium, 2019
Recueil de contes amérindiens avec des oiseaux pour héros
Possibilités de rencontres :
Animations en milieu scolaires
Conférences auprès d’un public adulte
Prêt d’une exposition de photos d’Edward Curtis
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Le grand écrivain indien contemporain James Welch
dénonce clairement : " Des Occidentaux désemparés,
en quête de spiritualité, pillent notre culture. Ils sont
persuadés que les Indiens sont des êtres primitifs, donc
purs, et qu'ils détiennent des réponses pour endiguer leur
mal de vivre. Le mythe du bon sauvage est déshumanisant pour nous,
tout comme le mythe du mauvais sauvage. Nous sommes des êtres à
part entière... "
Mais paradoxalement, qui peut empêcher les symboles de fonctionner?
Cette mythification correspond de toute évidence à une nécessité
vitale. L'Occident, conscient de son disfonctionnement et de sa "
dysharmonie ", se recherche des symboles-forces pouvant l'aider à
sur-I monter ses contradictions. C'est un mouvement inhérent à
l'être humain. L'Histoire est aussi cette fabrique de " fausses
vérités " permettant à l'homme contemporain
de prendre utopiquement appui pour mieux se projeter dans l'avenir! L'idéalisation
d'une période historique I passée est un des moteurs des
civilisations. Songeons à l'idéalisation du modèle
grec antique par les Romains, du Moyen Âge par les romantiques...
et déjà à l'idéalisation du bon sauvage par
le siècle des Lumières (sans laquelle la pensée de
Rousseau, de Diderot ou de Montesquieu n'aurait pu prendre germe). On
peut donc tout à la fois comprendre l'attitude de l'Indien d'aujourd'hui
qui revendique le droit d'être considéré pour ce qu'il
est... et comprendre paradoxalement la volonté de l'Occidental
en recherche de modèles dans ses projections parfois naïves
sur l'image de l'Indien.
Les Indiens eux-mêmes, qui ont terriblement besoin en cette fin
de siècle de se reforger une identité, ne se font pas faute
de diaboliser l'homme occidental pour en faire le repoussoir de leurs
propres valeurs... Ils ne se privent pas non plus de participer au jeu
de la mythification des vertus ancestrales.
Quant à l'ethnologue, qui cherche officiellement à donner
d'une période de l'histoire la vision qui lui semble la plus
juste, il ne peut en fait jamais s'empêcher d'y mêler inconsciemment
ses propres projections, ni interdire au grand public de rêver
à travers lui, de symboliser et de mythifier.
L'image de l'Indien est donc finalement une réalité avec
laquelle il nous faut compter.
-Mais est-ce à dire que nous devons nous contenter d'en prendre
acte? Certes, non ! Comprendre ne signifie pas cautionner. Et surtout
pas cautionner les pires dérives !
Face au désir de projections fantasmatiques du grand public,
les intérêts mercantiles de notre société
de consommation jouent malheureusement à plein. Et il ne manque
pas de livres, de films ou de publicités pour vendre de l'image
de l'Indien, beau, héroïque et pur. Le New Age américain
a même fait de l'Indien son fonds de commerce et ses adeptes proposent
une spiritualité en kit, avec plumes et bons sentiments garantis.
Et pourtant... les réalités historiques et ethnologiques
sont infiniment plus riches que ces images naïves que notre monde
occidental s'est créées. Se rapprocher de la vérité
ne signifie pas obligatoirement s'appauvrir oniriquement. En dépassant
les clichés, on ne tue pas le rêve ; on lui donne simplement
plus de force et de réalité. Mieux connaître l'Indien,
aussi bien celui d'hier que celui d'aujourd'hui (et dans toute sa complexité)
ne peut être que bénéfique à ceux qui désirent
se " ressourcer " pour bâtir le monde de demain.
Il nous faut abandonner les clichés désuets d'un Indien
parfait, ne connaissant ni les guerres, ni les maladies, ni les désordres
de l'âme. Il nous faut aussi abandonner l'image d'un Indien unique
pour accepter une pluralité de cultures et de modes de vies différents,
parfois même contradictoires. Non, l'Indien n'est pas un paradis
perdu ! Oui, sa vie était aussi faite de douleurs et de larmes!
Et il connaissait comme nous la guerre, la jalousie, l'orgueil... car
il était homme et non surhomme ! Mais l'ensemble des spiritualités
que les différents peuples amérindiens avaient mis en
place sont l'une des plus belles créations de l'humanité.
Leur rap-port au monde et à la nature est à des lieues
de l'injonction judéo-chrétienne de la Genèse sur
laquelle nous avons fondé notre civilisation : " Emplissez
la terre et soumettez-la ! " II faut donc beaucoup de temps, de
patience et d'humilité pour parvenir à comprendre la spiritua-lité
Iakota ou les rituels chamaniques navajos... Mais l'enrichissement personnel
est à la hau-teur de la quête.
Des livres tels que celui-ci, qui essaient de faire le tour sans concession
des multiples visages de l'indianité, me paraissent donc salutaires
pour poser un premier pied sur l'im-mense territoire amérindien.
Et qui sait, si le monde occidental veut bien ouvrir enfin les yeux,
peut-être pourra-t-on réussir alors cette rencontre avec
le Nouveau Monde, différée depuis près de cinq
siècles...
Comme l'écrit si justement l'universitaire Eric Navet "
Si la rencontre a lieu entre l'Iroquois, le Sioux, l'Ojibway... et l'Indien
imaginaire qui est en nous, alors peut-être, comme le prédi-sait
le prophète Païute Wowoka, le monde aliéné,
de béton et de fumée, .qui est celui qu'a imposé
la civilisation industrielle, disparaîtra-t-il pour laisser place,
à nouveau, à la Prairie, image-symbole de notre frontière
intérieure entre "sauvagerie" et "civilisation"
".
Michel Piquemal
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